Il est tentant de réduire l'histoire à quelques grands narratifs simplifateurs, à renfort de classifications et d'habiles étiquettes ; c’est ainsi que Gustave Courbet resta longtemps le parangon du peintre engagé.
A bien regarder, ses œuvres pourtant n'offrent à voir ni scènes anarchisantes ni paysages révolutionnaires. Et si politique il y a, elle est insidieusement distillée et subtilement violente, agissant par transgression du pictural et du social.
Un homme politiqueGustave Courbet a assumé des responsabilités d'élu : il a participé à la fondation de la IIIe République et fut représentant de la Commune. Accusé d’être responsable de la destruction de la colonne Vendôme, il fuit le pays.
Un enterrement à Ornans et Les Paysans de Flagey Gustave Courbet envoie au Salon de 1850 deux œuvres paysannes ; une analyse poussée de la réponse critique laisse supposer que ces toiles troublaient l’ordre politique et social établi, voire même, que l’Enterrement était une déclaration politique encodée.
L’Atelier, lecture proudhonienne Gustave Courbet met en application dans sa peinture ce qu’il retient de l’anarchisme et du mutualisme proudhonien ; L'Atelier serait un hommage au philosophe socialiste.
Jean-Luc MAYAUD, Courbet, l'Enterrement à Ornans : un tombeau pour la République, La Boutique de l'histoire éditions, 1999
T.J. Clark, Image of the People – Gustave Courbet and the 1848 Revolution, Thames and Hudson, 1973
Pierre-Joseph Proudhon, Du Principe de l'art et de sa destination sociale, Garnier frères,1865
James Henry Rubin, Realism and Social Vision in Courbet and Proudhon, Princetone University Press, 1980
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