L'absence de modelé chez Paul Gauguin, le cadrage décalé d'Edgar Degas, le trait de crayon de Vincent van Gogh sont-ils l'expression du seul génie moderne ? Ou résulteraient-ils d'un pillage à grande échelle des arts japonais ? En 1854, les canons américains contraignent le Japon à l'ouverture, laquelle amena à la chute du régime des Shoguns en 1868. Une page de l'histoire nippone est tournée, le Japon se défait de ses objets médiévaux au grand bonheur des Occidentaux, friands de ces japoneries.
La première partie de la conférence met en image la parenté entre les arts décoratifs européens fin de siècle et les arts japonais. La seconde partie se consacre à l'analyse du Japonisme de Vincent van Gogh, d'Edgar Degas et de Henri de Toulouse-Lautrec.
Cette conférence identifie de manière systématique les emprunts de l'avant-garde européenne aux Japonais, revenant de fait sur le mythe de l'originalité que les genèses modernistes avaient construites.
La déferlante japonaise Après avoir forcé le Japon à l'ouverture en 1854, les Européens importent massivement des objets japonais. Ces japonaiseries, qui sont pourtant la négation absolue de la tradition artistique occidentale, lui injectent les bases de sa modernité.
Les maîtres à l'école du Japon Le phénomène d’hybridation est facilement traçable chez les décorateurs Art Nouveau, plus subtiles chez les maîtres, dont Claude Monet, Gustav Klimt, Vincent van Gogh, Edgar Degas et Henri de Toulouse Lautrec.
Siegfried Wichmann, Japonism: The Japanese Influence on Western Art Since 1858,Thames and Hudson, 1999
Marc Restellini, Sjraar Van Heugten, Wouter Van der Veen , Gabriel P. Weisberg, Vincent van Gogh, rêve de Japon, Van Restellini ed., 2012
Danièle Devynck, Toulouse Lautrec et le japonisme, Musée Toulouse Lautrec d'Albi, 1999
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